trop de consommation, pas assez de réflexion...

Aujourd’hui, je voudrais dire non ! Non, à la société dans laquelle on vit,  non au mode de vie que j’ai, et qui ne correspond pas à mes aspirations profondes…

Mais pourquoi ne pas changer alors ?

Plus facile à dire qu’à faire… Surtout dans le contexte économique actuel ! Et surtout dans une famille recomposée où, déjà, on « marche tous les jours sur des œufs »…Je voulais juste livrer le fond de ma pensée, excédée par ce trop de beaucoup de choses et le « pas assez » de tant d’autres !

Trop de consommation : mais je suis la première à aller 3 fois par semaine les courses, pour re-remplir ce frigo, aller chercher ce truc que j’ai oublié la fois précédente, malgré ma liste longue de 8 mètres…subvenir au moindre besoin, parfois même avant qu’il ne soit exprimé…et c’est bien  cela qui me dérange ! Nos besoins d’occidentaux à l’affût de la moindre nouveauté en matière technologique…qui devrait nous apporter de la liberté, mais qui souvent, au contraire, nous apporte soit plus de contraintes, soit ne sachant pas dire non, ne sachant pas l’utiliser à doses homéopathiques, nous en devenons presque « esclaves » …et que dire de la nouvelle génération, qui sait encore moins résister à l’attrait de tous ces écrans et de toutes ces nouveautés ! Cela coupe littéralement la communication, les isole et les maintient dans un monde irréel, très loin de la vie de tous les jours : à comparer, la vie de tous les jours leur paraît bien fade…et ils ne savent plus très bien placer le curseur de ce qui fait partie d’une vie normale de ce qui relève de la fiction…

Et si on oppose un refus pour acheter un de ses écrans à la mode, ou le téléphone portable dernier cri, c’est comme si on leur enlevait la chose la plus précieuse à leurs yeux : car c’est ce qui marque l’appartenance au Groupe ! Que ce soit en matière de vêtements, ou de téléphones portables, d’ordinateurs et toutes ces consoles  (que je déteste au plus haut point, tu l’auras compris cher lecteur, et mes enfants en ont une malgré moi !), les ados, par exemple, ne savent plus vivre sans, se sentent dépossédés s’ils n’ont pas tout cet attirail… se sentent  « vides », et cela me paraît plus grave : il me semble qu’ils passent à côté de  « La Vie » même si c’est de leur génération, comme je l’entends tous les jours ! Et surtout ce n’était pas comme cela que je voulais éduquer mes enfants ! Et pourtant, j’ai lutté….mais sans doute pas avec les bonnes armes !

Et on ne peut pas dire que le passage à l’Ecole soit anodin en la matière…et non dû à l’Ecole en elle-même, sans doute, mais au fait de recréer une mini-société, avec ses règles…et les règles que ces mini-sociétés se sont créées peu à peu…comme des rites de passage obligatoires, qui, s’ils ne sont pas respectés conduisent à une mise à l’écart …

J’espère en cela que l’apprentissage Montessori apportera à ma  Choupinette le recul nécessaire pour face à tout ça…

Je disais également pas assez, ou trop peu : justement trop peu de recul face à toutes ces technologies, face à la surconsommation… trop peu de réflexion personnelle pour oser, parfois, dire non, arrêter d’être un mouton de Panurge parmi les autres…

Quand je vois mes enfants être trop gâtés, cela me désespère…et c’est d’autant plus vrai dans les familles de parents divorcés ou séparés, car par la force des choses, les enfants ont 2 fois plus de cadeaux, voire plus ! En effet, il y a presque une course à celui des parents qui « ferait moins » que l’autre, d’où une sorte de surenchère : ridicule !  Là, je dis non : chez nous, nous mettons la même somme d’argent pour les 6 enfants pour chaque occasion (même si elle est trop élevée à mon goût, mais ça c’est une autre histoire de petite « pacotille » entre moi et mon homme).

Mais, cette année, parce qu’il a eu une rentrée d’argent plus importante d’après ce que m’ont dit mes enfants, le père de mes grands leur a fait des plus gros cadeaux…et là, je suis choquée ! Car l’amour de ses enfants ne se calcule pas en somme d’argent ou de quantité de cadeaux ! et surtout, il faut savoir avoir du recul : pour son anniversaire+son noël, ma grande de 14 ans a eu un ordinateur portable !!! Si elle a son brevet à la fin de l’année, elle aura droit de le garder… je trouve cela complètement disproportionné, ne lui donnant aucune notion de l’argent, ni du travail qu’il faut effectuer pour le gagner cet argent… (une grande partie de mes efforts d’éducation ruinés !) sans parler des consoles en tous genres et jeux vidéos qu’ils ont encore eus cette année à Noël, par exemple ! en tout cas pas sous mon toit…

Par contre, de retour ce dimanche, mes 2 grands garçons n’ont dormi que sur des espèces de « matelas », qui n’en sont pas, puisqu’ils m’ont dit que c’était beaucoup moins confortable, même moins qu’une chauffeuse, et que mon grand de 16 ans avait mal partout et surtout au dos….qu’ils n’avaient plus droit de ses laver que tous les 2 jours puisque son père avait eu une très mauvaise surprise sur la dernière facture !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! J’ai alors rappelé aux enfants qu’il était possible de se laver au gant, comme nous le faisions quand nous étions enfants, et que cela ne consommait presque pas d’eau contrairement à une douche, mais qu’il était inconcevable de ne pas se laver tous les jours !!!!!!!!!!!

Alors, je t’en prie, ami lecteur, ne juge pas plus que je ne l’ai fait… j’ai été choquée en apprenant cela, désolée et malheureuse pour mes enfants ! Mais, cela confirme bien mon propos : trop ou pas assez, il faut vraiment arriver à prendre du recul pour pouvoir juger ce qui est important dans la vie…

Je ne suis qu’un tout petit pion du très grand échiquier qu’est le monde d’aujourd’hui, et pourtant, je me dis qu’on peut toujours faire des petites choses, à notre échelle…je refuse qu’on se dise :  « je ne fais pas d’enfant, car j’ai peur de l’avenir et on ne sait pas de quoi sera fait le monde de demain »…car, sinon, autant baisser les bras tout de suite ! et pourquoi se lever le matin ? c’est vrai qu’il y a un « risque » à se lever le matin, en posant le pied par terre, sait-on jamais…alors osons à nouveau ! Osons aussi nous tromper, comme nous dirait Maria Montessori si elle était encore là aujourd’hui…

Osons surtout armer nos enfants, les adultes de demain pour qu’ils aient les moyens de faire face au monde de demain, d’y vivre heureux, car ayant les moyens intellectuels de réfléchir, de prendre les bonnes décisions dans leur vie, de faire les choix, et de continuer à avancer…